Archives départementales et métropolitaines

Lyon (69)

Mission
Architectes et paysagistes (mandataire)
maitrise d’œuvre complète études et suivi des travaux

Maître d’ouvrage
Le Conseil Général du Rhône

Surface  SHON : 18 200 m²
Montant des travaux  28 000 000 euros ht
Concours  2007
Livraison  2014

Le monument de la mémoire du département du Rhône et de la Métropole.

A la fin des années 2000, les programmes de la direction des archives de France ont évolué sensiblement d’un archivage technique, empirique, vers un archivage plus accessible, au sein d’un équipement culturel, au cœur de la ville, désormais tournés vers un  public plus large , avec des conditions d’accueil et de travail très ergonomiques. 

Au-delà des quatre fonctions majeures : collecter, classer, communiquer, conserver, les nouvelles archives ont intégré des salles de conférence, des ateliers à vocation pédagogiques, des espaces d’exposition.

 

Inscrit dans une démarche culturelle et urbaine, le bâtiment concilie ainsi la protection des ouvrages contenus dans des « silos » avec l’architecture, l’expression du caractère patrimonial du lieu, l’accueil des publics qu’il faut encourager à venir ainsi que la mise en valeur de son savoir-faire.

 

Ainsi, les collectivités ont valorisé leur patrimoine construit et, à travers celui-ci, leurs archives, leurs collections.

De boite, les bâtiments sont devenus des écrins.

 

Leur vocation   est de recevoir des publics différents : chercheurs, généalogistes, particuliers, scolaires. Les espaces recevant du public ont ainsi un rôle primordial dans l’accueil, l’animation, la pédagogie.

Les salles de consultation forment l’espace de représentation de l’institution, généreuses, spacieuses.

Les archives sont aussi un lieu de travail, pourvu de nombreux bureaux qui se doivent d’offrir au personnel fluidité, confort acoustique, visuel, thermique.

Tous ces lieux contribuent également à la qualité du service public.

 

Des objectifs   environnementaux ambitieux ont également donné une impulsion nouvelle pour la conception de ces bâtiments, en particulier pour améliorer la performance thermique des imposants volumes des magasins d’archives.

 

Le concours pour les nouvelles archives a été lancé par le département du Rhône en 2007 dans le but de les moderniser et de remédier à leur dispersion sur trois sites dans Lyon, peu fonctionnels, isolés et détournés du public et des flux urbains.

 

Le choix d’implanter ce programme au sud de la Part-Dieu, dans un quartier en mutation, proche des universités, bien desservi par le tramway, participait de cette démarche. Il s’inscrivait aussi dans la programmation et le travail de régénération du quartier de la Part Dieu développé par la Métropole de Lyon, pour rendre enfin habitable ce centre névralgique de l’agglomération.

En particulier il s’inscrivait dans la volonté d’y creuser « un sillon culturel » où équipements publics et culturels jalonnent l’espace et enrichissent les usages et les pratiques de ce quartier appelé à se diversifier.

 

 

Une architecture singulière

 

D’architecture classique, les archives se composent d’un socle, d’un corps de bâtiment et d’un couronnement.

Le socle est dédié à l’accueil du public et à la logistique en liaison avec l’extérieur.

Le corps principal du bâtiment renferme 51 magasins d’archives soit près de 71 km de linéaire.

En couronnement, les deux derniers niveaux abritent les locaux administratifs, jouissant d’une position de grande qualité et d’un cadre de travail agréable : lumière et ventilation naturelle, vues dégagées sur la ville, patios intérieurs plantés, terrasses privatives. L’attique est constitué d’une double peau ventilée en verre, comme un couvercle venant recouvrir et protéger le trésor.

 

Le contact avec la ville se fait au rez-de-chaussée, le soulèvement du cube central marquant l’entrée des visiteurs. Le vaste volume éclairé naturellement de la salle de lecture, entre les deux cubes, se libère des contraintes de la structure des niveaux supérieurs et impose le respect et le silence.

 

Enjeu urbain : un repère dans la ville

La situation particulière du terrain, entre la voie ferrée où circulent les TGV qui mettent Lyon en relation avec l’Europe et un boulevard urbain en devenir, met ce programme en scène dans la ville de façon privilégiée.

Cet édifice, particulier dans la succession des immeubles tertiaires qui jalonnent la voie ferrée, est un repère dans la ville. A travers le parcours nord/sud, il met ce projet en résonance avec le silo de la bibliothèque municipale de la Part Dieu.

 

Forme et matière : volumes sobres, façade précieuse

Nous avons réalisé un travail minutieux et savant de « mise en boite », de belles boites cuivrées, bien dessinées qui expriment à elles seules la grande valeur de leur contenu.

 

La morphologie des volumes affiche clairement les fonctions qu’ils abritent. Précieux, subtils et durables, les matériaux visibles forment un écrin délicat pour les collections conservées dans le bâtiment.

– le socle est en pierre, appareillage de granit noir éclaté posé en lies horizontales, surmonté des volumes centraux qui se détachent, cubes de matériaux précieux : pierre, cuivre, verre.

– les boites revêtues d’un métal couleur or  – tôles en alliage d’aluminium et de cuivre embouties, écho aux dorures des livres – abritent les magasins de conservation. Ce matériau qui lui donne sa texture est pérenne. L’alliage conserve son aspect et sa brillance dans le temps et la légèreté de la matière contraste avec la massivité des volumes.

 

crédits photos : Renaud Araud