Parc musée du Puits Couriot

Saint Etienne (42)

Mission
Architectes et paysagistes (mandataire)
maitrise d’œuvre complète études et suivi des travaux

Maître d’ouvrage – En association avec 
Ville de Saint-Etienne – Michel Corajoud, Archipat, Scène

Surfaces aménagées
Parc : 63 000 m²
Musée de la mine : 3 000 m²
Montant des travaux  6 600 000 euros ht
Marché de définition  2009
Livraison
Tranche A : 2014
Tranche B : 2017

Une approche patrimoniale

 

Le site Couriot s’ancre très fortement dans l’histoire et le paysage. Son importance dans le développement industriel à l’échelle nationale, sa composition paysagère offrant un livre ouvert sur le fonctionnement minier, son très bon état de préservation, ont justifié son classement au titre des monuments historiques. Il préserve ainsi un aspect d’authenticité très fort au regard des dispositions de sa période d’abandon.

 

Les fondements de la réorganisation du musée sont posés autour de deux axes principaux :

  • Préservation d’un paysage offrant un sentiment d’abandon 
  • Renforcement de l’identité des différentes strates.

D’un côté, le fait qu’une grande partie du site de proximité des bâtiments du musée n’ait pas véritablement changé depuis le fermeture du dernier puits, a donné une occasion d’offrir au public du parc la possibilité d’établir, au travers de traces et de vestiges de toutes natures soigneusement conservés, une connexion temporelle avec les derniers instants du temps long de la mine. Les affleurements ponctuant toute la partie ouest du site déterminent un véritable champ d’évocations, un secteur d’exacerbation de la mémoire qui n’exige pas que l’on en fixe, avec précision, ni l’origine, ni la fonction. Cette partie du parc est, en ce sens, le prolongement silencieux du musée.

De l’autre, la ville de Saint-Étienne attendait la venue d’un nouveau parc urbain, proche du centre.

Deux infrastructures: le Boulevard Pierre Mendès-France et la voie ferrée font obstacle à la fluidité des accès au musée bien sûr mais aussi au parc. Il faut franchir résolument ces limites et notre plan directeur prévoit deux manières de le faire, l’une dans le prolongement de la rue Aristide Briand, l’autre à hauteur du carrefour Pierre Mendès-France et la rue de l’Apprentissage.

Les contraintes budgétaires reportent, dans une seconde phase, ces ouvrages mais, c’est précisément sur la rive du parc où se feront ces enjambements décisifs que seront mis en œuvre des lieux et des équipements plus actifs et plus contemporains.

Il y aurait donc une rive ouest de la mémoire et du silence et de l’autre une rive est de la modernité et de l’animation.

 

Construire dans l’existant

« Il s’agit moins de mettre que de retrancher », écrivons-nous.

Notre intention de conforter l’esprit d’un parc musé, le refus de toute construction neuve sur le site historique, en dehors, peut-être, de la rive est, s’appuie sur la (re)mise en valeur des bâtiments existants, de leur histoire. Chacun peut être un média qui participe de la compréhension du site et de son activité ancienne.

La reconversion des bâtiments existants s’inscrit également dans l’objectif économique, particulièrement serré, du programme, et dans une perspective de développement durable qui doit poser en premier lieu la question du réemploi de ce qui est disponible.

 

Certains bâtiments sont confortés et pérennisés par des actions minimales (atelier des locomotives, salle des compresseurs, d’autres réhabilités de manière plus importante mais également indispensables au regard de leur état (treuils de secours, 1° lavabos)  dans le but de les ouvrir au public.

Enfin trois espaces sont aménagés de façon plus complète pour accueillir des surfaces d’exposition d’œuvres (1° lampisterie, 1°chaufferie).

 

Ces actions  permettent de valoriser  de nouveaux parcours à travers les bâtiments et accroitre la capacité d’exposition muséographique globale.

Le choix des espaces muséographiques s’est fait en tenant compte de leur valeur patrimoniale proprement dite, pour réserver les espaces patrimoniaux majeurs à la découverte historique et sociale.

Il a également tenu compte du parcours de découverte des visiteurs.

L’objectif est de ne pas impacter les structures existantes des bâtiments, de ne pas toucher l’enveloppe, mais de réaliser de nouvelle constructions (réversibles) à l’intérieur.

 

Un des enjeux de l’installation muséographique était de construire une enveloppe qui réponde à des exigences fortes en termes de présentation et de conservation des œuvres muséographiques.

Un ensemble de « galeries », des constructions contemporaines et totalement indépendantes de l’enveloppe existante sont installées à l’intérieur du bâtiment et permettent l’installation des collections dans des conditions de température et de mise en lumière optimales.

Les galeries s’inscrivent dans la trame linéaire de la structure existante sans la toucher. Dès l’entrée dans le bâtiment, nous laissons visible la structure du bâtiment ; ainsi l’accès proprement dit aux galeries s’effectue un peu plus loin par un passage totalement vitré. Une succession de traverses vitrées relient les galeries.

Les traces au sol (rails) sont toujours visibles, les murs existant et la charpente restent bruts…et restent visibles depuis les extrémités des galeries.

La nouvelle enveloppe, s’adapte au dispositif muséographique. Les dimensions, les percements, les passages…. La constitution de cette construction est réalisée en structure bois avec isolation thermique intégrée. Les parements intérieurs sont réalisés en lambris de chêne sombre pour mettre en valeur les collections présentées. De même les sols sont en parquet de chêne et constituent un faux plancher.

Notre approche architecturale et muséographique propose ainsi une intervention fine « dans les murs», sans dénaturer l’identité des bâtiments, tout en apportant une lecture contemporaine par un dialogue entre l’existant et le neuf, entre héritage et la modernité.